Poet Abdukakhor Kosim, Poems in French

Poem Abdukakhor Kosim in French

French translation of Athanase Vantchev de Thracy, Paris

 

Gazal

 

Je vis dans un conte, pas au printemps ; le printemps,

je le respire !

Non, je ne vis pas au printemps ; l’âme pleine de fleurs,

je me hâte vers toi.

Quel intérêt de nous lamenter ensemble ? 

Viens, ma bien-aimée, je vais chuchoter à ton oreille

Que c’est péché de me perdre dans mon amour pour toi.

Oui, tu es jeune, et dans cette jeunesse

je cherche la paix !

Quel besoin avons-nous de ce monde

froid et mourant ?

Crois-moi, je chéris la chaleur de ton monde.

Plus noires que le charbon, tes deux tresses

me menacent comme un noeud coulant.

Alors sache-le : je retrouve ma perte en elles.

Elle m’a répondu : ta tristesse quand tu me quittes

n’est plus aussi forte qu’autrefois.

J’ai dit : que dis-tu, je suis plein de tristesse pour toi.

Elle a dit : mon ami, ne reviens plus vers moi.

J’ai dit: laisse-moi m’abreuver à tes lèvres

         et tout sera pardonné !

Oui, je demande pardon à l’amour ;

je te demande pardon.

Et je me hâte de quitter ce monde mensonger.

 

Le poète est toujours vivant

 

Je supporterai n’importe quelle épreuve

Imposée par Allah et le destin !

Je cherche une rencontre spirituelle avec les gens,

Je me moque bien du froid et de la chaleur.

Rugueuses sont depuis longtemps mes mains,

Mes cheveux sont mêlés de mèches grises.

Depuis quand a sombré le vaisseau du bonheur ?

Les hautes vagues du chagrin

feront-elle couler mon esquif ? 

Je vogue au large des côtes de l’espoir,

L’Ange de la mort chuchote à mon oreille : « Attends ! »

Où vas-tu si vite ? Quel ignorant tu fais !

Il est grand temps pour toi, ô mortel,

De prendre du repos ! »

Non! Je ne peux pas ! – Je frappe plus fort aux portes.

Ouvrez, braves gens, je vous apporte la lumière !

Que je m’en aille ne sera pas une grande perte,

Mais je laisserai une trace dans cette vie !

 

 

Gazal

 

Eh bien, que dois-je faire, comment dois-je être

– je veux ton étreinte.

Je ne peux pas tout oublier – je veux ton étreinte.

Je ne cesse de me dire : oublie l’amour,

quel besoin éprouves-tu de souffrir ?

Mais mon cœur répète encore : je veux ton étreinte !

Dans mes yeux, il n’y a que de la douleur et

le reflet du visage de ma bien-aimée !

Mon âme garde ton image – je veux ton étreinte !.

Je brûle dans la nuit comme une bougie

         Qui se consume à disparaître.

Mon cœur brûle d’amour : je veux ton étreinte !

Le bonheur me chante une chanson,

mais c’est une chanson triste,

         une chanson qui pleure : je veux ton étreinte !

Oh péri, je te l’ai dit, tout est dans le passé

– oui, je me suis trompé !

Pourquoi blâmer à présent le destin ? Je veux ton étreinte !

Kakhor souffre sans toi, son cœur saigne,

Et bien qu’il ne veuille pas vivre, il veut ton étreinte !

 

* Péri – génie de sexe féminin dans la mythologie iranienne.

 

 

Gazal

 

Un autre printemps s’en est allé et a disparu,

Ta lumière envoûtante a de nouveau ébloui mon univers.

La douleur inoubliable de l’amour m’a frôlé de son aile,

Elle a brisé le reste de mon cœur et s’en est allée.

D’innombrables jardins n’ont pas connu la joie des fleurs,

Mais le parfum de mon espoir recherche toujours

la trace évanouie de tes pas – tu es partie. 

Je veux redevenir un enfant – je veux naître de nouveau …

Mais la mère de mon espoir, cette mère malade,

a dit non – elle est partie.

L’immortelle douleur de la séparation est devenue

la maîtresse de mon âme.

Elle s’en est allée, laissant enfoncées en moi ses aiguilles,

Telle fut sa réponse à mon amour – elle est partie.

Trompée à nouveau, ma vie est passée devant mes yeux…

Ce n’est pas un secret, elle était ivre de coquetterie –

elle est partie.

Ô Kakhor, tu t’es repris, bien tard,

mais tu t’es repris

Avec un sourire sur le visage ! « Mais où est

mon billet de retour ? » – elle est partie !

 

 

Gazal

 

Espérant voir ton visage, je suis comme un arbre

qui se dessèche.

Étreint par un rêve divin, j’attends l’aube,

je regarde autour de moi et me dessèche.

Bien que l’essence de Dieu soit lointaine, haute et profonde

Je suis tel des rameaux sous les caresses du vent,

je regarde, je regarde tout à l’entour, et me dessèche.

Je crois qu’un jour viendra où les racines sèches

donneront des surgeons.

Partout règne l’espoir, partout la joie de vivre,

alors que je regarde autour de moi et me dessèche,

La patience m’enivre, le bonheur couvre d’or le ciel !

Les nouvelles pousses bruissent et dansent… et moi ,..

 je regarde à l’entour et me dessèche.

 

 

 

Gazal

 

Tu es ma douleur, mais cette douleur ne vient pas de toi, je le sais.

Dis-moi, quand me serras-tu contre ta poitrine,

tu sais que je souffre.

Tu t’admires, souriante, dans tous les miroirs,

et ne peux les quitter des yeux.

Pris d’un accès de jalousie, je les briserai tous !

Je voudrais vivre dans le pays de l’amour, terre tant convoitée !

Mais c’est en toi que je vois ce monde : Je ne sais comment être.

Ton beau visage est une harde de gazelles qui soupirent d’amour,

Tes douces lèvres sont la strophe où je meurs.

« Kahor, pourquoi, comme si c’étaient des fleurs, cueilles-tu les soucis ?

Tu sais portant que je n’aime pas ce genre de bouquet ! »

 

Je suis une rivière de montagne

 

Je suis une rivière de montagne

         Qui suit son aimable cours,

Je trébuche sur les pierres, je deviens écume.

Je connais de hautes et basses eaux

Et apprécie les édits de mon destin.

Mais parfois, les gens changent

le lit de leur rivière

Afin d’irriguer champs, prés et jardins.

Je suis content de ma mission,

Au fond, la vie n’existe pas sans l’eau.  

Je coule dans les veines des arbres

et des plantes,

Je coule dans tous les êtres vivants

qui nous entourent.

Je m’élève quand je m’évapore,

Et, devenu nuage, je nage

dans le ciel pour vous.

 

 

Ô vert pays des souvenirs

 

Ô vert pays des souvenirs,

Partout des séquences de vie, comme dans un film.

Tragicomédie, poème … Non, attends,

Je vois bien le jardin fleuri de mon amour

Et la forêt dense et sombre de mes chagrins.

Comme un poulain, je galope dans le pré,

Je vois mon enfance comme si j’étais au paradis.

Tel une biche, je lèche mes blessures

Au bord du précipice du désir.

Qu’en est-il du loup de mes doutes ? Un pur échec…

Dans l’épaisse forêt je n’entends que des hurlements.

Seul le souvenir de ma mère

M’apporte joie et paix à mon âme.

Soudain le soleil se lève à l’horizon

Et illumine la mémoire de mes années passées.

Ô vert pays des souvenirs,

Tu laisseras une cicatrice dans mon âme.

 

La romance « Valse des amoureux »  retentit partout

Et nous dansons sous la pluie cette valse.

Nous nous regardons dans nos pupilles de feu,  

Étreints, nous tournons unis toi et moi.  

Sous l’épais voile de la nuit sombre.

Oh, nuit obscure, je t’en prie, ne pars pas,

Accorde-nous le temps de profiter de notre amour

Oh, nuit ténébreuse, ne me laisse pas tomber

Verse à boire aux amoureux le vin d’amour,

Dans mon âme brûle le feu de la passion.

Tes lèvres sont lourdes de la douceur de la consolation,

Je veux tout oublier quand je suis avec toi,  

Pourvu que je sente l’étreinte de l’amour !

Tombe une fine pluie printanière

Caressée voluptueusement par une brise suave.

Dans nos cœurs retentit la musique de l’amour.

Les jeunes amants dansent sous la bruine.

 

Sans paroles était notre amour.

Toi et moi n’avons jamais rencontré ensemble l’aube,

Toi et moi ne sommes jamais allés ensemble au cinéma.

Mais n’avons pas su révéler nos sentiments.

En classe tu étais assise non loin de moi,

Je n’entendais pas les paroles du professeur.

C’était une récompense pour moi

De sentir les effluves de ton parfum.

Nous nous sommes séparés au printemps

Au moment où a retenti la dernière cloche.

Nous aurions dû nous avouer notre amour.

Tu n’as pas pu. Moi non plus.  

Le sort, ma douce, ne nous a pas souri,

Nous sommes devenus victimes du froid des vents.

Mais je suis toujours attiré

Par la tendre odeur de ton parfum bon marché  

 

Ô Patrie, tu es ma poésie!

Oui, Patrie, ma vraie poésie ! Tu es ma totale bénédiction.

Tu es mon tout, tout ce qui fut, tout ce qui est. Tu es

l’étendard de mes espoirs.

Les millénaires dissimulent la fureur ennemie,

Même de nos jours, ils sont heureux de te lapider,

Mais les pierres de tes montagnes, les pierres de ta terre

sont une bénédiction pour toi !

Avec elles tu construiras des maisons, en dépit de sa haine,

Je suis ton bouclier, ô patrie, qui te garde des malheurs,

Et Toi, Toi ; Tu es la somme de mes années heureuses.

Mais il y a des pierres qui laissent des cicatrices,

Je recouds ces blessures avec les fils de mon âme,

Je te remets sur pieds, je te bénis

Parce que nulle part ailleurs que dans mon âme flamboient

Les fleurs de tes jardins, qu’on appelle bonheur !

Pour que tu sois, je suis prêt à devenir poussière.

Pour que tu vives, je ne serai pas avare de ma vie.

Et si besoin est, je ressusciterai de la poussière,

Et de mon corps tout entier

Je défendrai ta grandeur, ô Patrie ! Même si jamais il le faut

J’irai jusqu’à ressusciter les morts,

et en rangs serrés nous nous dresserons. 

Je ne laisserai pas l’ennemi fouler ta terre,

ô ma chère Patrie !

Mais comment ferais-je autrement, car, même mort,

je reste ton fils !

 

Terre étrangère

 

Lèvres sèches … Cœur sec,

Je traîne mes jambes de coton dans mon malheur

Les vents des terres étrangères hurlent sur mon triste sort…

Des centaines de milliers de mains brandissent

le couteau du mépris,

Sournoisement, ils visent mon âme

Face aux mots et aux regards, je veux devenir sourd …

Même les fleurs d’une terre étrangère possèdent un parfum,

Des voix venues d’ailleurs règnent sur mon être.

Je détruis en moi cette sombre maison sans fenêtre

Pour que le vent de ma Patrie vienne mouiller mes lèvres,

Pour que le vent de ma Patrie vienne rafraîchir mon cœur.

Pour que les boucles noires de ma bien-aimée

Caressent mon visage de leur parfum,

Pour que l’odeur de ma mère me parvienne

autrement que dans mes rêves…

Mais tout cela n’est que rêve

Car un vent mauvais transperce mon corps

comme des centaines de milliers de flèches.

J’ouvre les yeux :

J’ai le sentiment d’appeler à l’aide comme un loup blessé.

Ce vent mauvais attaque ma poitrine, le loup promène

habillement ses griffes dans mon âme …

je n’ai plus de force …

Je n’ai plus à présent le courage de dire

Combien il est dur de mourir privé de sa Patrie,

Ô, Mère Patrie – je ne vis que par toi !

 

Tadjikistan

Ô Tadjikistan, pays de puissantes montagnes,

Pays de rivières et de ruisseaux d’eau claire,

Terre de peupliers jaillis du sang de Siyavush *

Et de nuages ​​qui pleurent sur eux.

Tadjikistan, avec toi je suis fort et serein

Avec toi, je vis en rêve et dans la vraie vie,

Tu es l’air que je respire du plus profond

de ma poitrine

De tout mon être, je n’aime que toi !

Tu es le pays des rêves, de l’amour, de la chaleur

et de la lumière,

Tu es le paradis sur terre.

Bénis-moi, ô mon pays natal,

Je n’ai besoin de rien d’autre.

Les poètes et les penseurs de l’Orient

Ont conquis le monde par la magie de leurs dits,

Car c’est toi qui les a engendrés

Eux qui nous ont légué leur amour pour toi !

Ô Tadjikistan, ô terre bénie

Les vents froids des monts du Pamir.

Les champs de coton, la chaleur du Khatlon**

Attirent tout le monde, comme une lumière dans la nuit.

Les torrents se fracassent contre les rochers des montagnes

Et sur tes cimes luit une neige d’argent.

Tadjikistan ! Tu es ma suprême récompense,

Tu es mon rêve absolu !

 

* Siyavush – héros du livre « Shahnameh » de Firdousi qui s’est sacrifié pour que la paix règne dans le monde.

** Khatlon – la plus peuplée des quatre provinces du Tadjikistan.

 

Abdukakhor Kosim Soflay org

Poet, songwriter, journalist, publicist Abdukakhor Sattorovich Kosimov (Abdukakhor Kosim) was born on January 27, 1965 in the Kuibyshev state farm of the Vakhsh region of Tajikistan in the family of a blacksmith. Abdukakhor Kosim was awarded the following titles:

“Excellent Student of Education and Science of the Republic of Tajikistan”, “Excellent Student of Culture of the Republic of Tajikistan”, silver medalist of the All-Russian festival “LIFFT”, winner of the National Award “TOP-50” – Tajikistan, V.Nabokov Award of Russia, Ambassador of Culture and Peace, etc.

His works have been translated into 30 languages and published in more than 50 countries.

Co-Chairman of the Literary Council of the Assembly of Peoples of Eurasia, National Coordinator of the World Poetry Movement “Medellin – a World without Walls”, Colombia, Honorary International Advisor of FOWCAAS “Federation of the World Society of Culture and Arts” (Singapore), International Advisor of the Foundation for Peace and Human Rights Human Rights Foundation “Freedom of Action” “Leeway Peace and Human Rights Foundation” – Nigeria, President of Intercontinental (CIESART) – International Chamber of Writers and Artists (CIESART), Barcelona, Spain, in Tajikistan, member of the International Union of Journalists of Confederations. The Russian Academy of Literature, the Academy of Russian Literature and Literary Studies, the International Union of Writers, the International Elite Union of People’s Diplomacy MESND-Kazakhstan, etc.

 

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